samedi, octobre 11, 2008

"Eld4".

Hier, j'ai passé la journée entiere sur une nouvelle chanson. Un bout de mélodie un peu bluesy qui m'est venu en attendant Maxime et Antoine devant le Point Ephemere le soir de mon concert en trio. Me suis levé tres tot car j'y pensais la veille dans mon lit. Ai fait quelques percussions, puis un synthétiseur le matin. Ce qui me motivait dans cette chanson, c'est une simple note bleue présente à la fin d'une mesure de chant. Ce genre de cliché me rassure toujours. Je sais que je peux l'utiliser avec de la distance ou de l'ironie, et c'est déjà un peu un jeu. Le ludique etant présent, l'enregistrement de la chanson se déroulait sans accroc. Jusqu'à ce que je me rende compte que la grille harmonique n'allait pas. Allez, on recule de trois cases. Ca arrive souvent avec les mélodies bluesy. Comme elle taquine le "out", on ne sait jamais vraiment comment l'entendre. C'est d'ailleurs cette ambiguité qui garantie le succes des mélodies bluesy depuis plus d'un siecle, du swing novelty jusqu'au disco en passant par le rock lui meme. Pour etre plus clair, avoir un mi bemol incrusté dans une mélodie apparemment en do majeur est toujours délicat. On peut avoir une harmonie mineur à base de la mineur/re mineur/mi mineur, mais aussi des choses plus ouverte avec des do majeur/fa majeur, et meme, si la note traine aux bons endroits de la cellule rythmique, du La majeur, du Re majeur, du Si mineur, et meme du mi majeur, ce qui rends la chanson tres lumineuse. Bref, on peut tout de meme mettre un paquet d'accords. C'est cette ouverture possible que l'on appelle "out", due à une note qui sort de la gamme et meme parfois des gammes. On s'oriente vers une musique atonale. C'est ce meme gout jazzy des notes bleues qui a permis voila une dixaine d'années à toute une frange de remixeurs electro de passer à la moulinette toute sorte d'échantillons de vieux jazz, de samples de blues, et bien sur de remixer Portishead 10 000 fois grace au chant trainant de la chanteuse, garantissant aux djs peu à l'aise avec l'harmonie de ne jamais se tromper de gammes. Malgré çà, la note bleue n'est pas à prendre à la legere, et à etre trop feignant, on peut tomber dans un cliché facile et bas de gamme qui sent pas du tout bon la pseudo frime chic. Dans le sens inverse, à trop vouloir exploter un tapis harmonique nouveau et ambitieux, on peut passer à coté de son sujet melodique. Parfois donc, la grille d'accords la plus bete est LA solution. Mais çà fait mal de s'en rendre compte. Jack White sait tres bien cela. Prince, lui, ne veut rien savoir, et continue de tordre le cou à la note bleue, de "Girls and Boys" à "Sign o the times".
Pour revenir à mon enregistrement, j'ai décidé d'écouter Jack White: "Mec, la suite d'accord la plus simple, reste modeste!" tandis que Prince me tirait la tronche: "Oh le nul! Aucune ambition!". Ces deux spectres à nouveau évaporés par ma fenetre, j'ai pu reprendre serieusement cet enregistrement et ,au bout d'une poignée d'heures, me faire la réflexion que la chanson a déja de l'energie et du groove. Je n'ai pu faire que l'instrumental, hier. Je ferai le chant la semaine prochaine. Il y'a de la batterie dépouillé, du synthé, du synthé basse et de la guitare distorsion pour le moment. Pas de titre pour l'instant. Appelons la "Eld 4".
Je pars à Bordeaux aujourd'hui, jouer du banjo avec Cocktail Bananas. Je n'étais pas avec eux pour les derniers concerts des mois de septembre et octobre. Ils auront surement fait de nouvelles choses. Nous jouerons sur un bateau. J'écrirai des paroles dans le train.
Ciao.

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